RCA: le projet de prorogation des mandats présidentiel et législatif défendu par Mapenzi et Dimbelet

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Les députés Dimbelet Nakoué et Syphorien Mapenzi @photo Cyrille Yapendé

Par Cyrille YAPENDE

Bangui 18 Avril 2020—(Ndjoni Sango) : Les députés Jean Symphorien Mapenzi et Mathurin Dimbelet Nakoe, tous deux initiateurs du projet visant à réviser la Constitution du 30 Mars 2016, permettant au Président de la République et aux députés de prolonger leurs mandats en raison de force majeure appelée « COVID-19 », ont  animé le vendredi 17 Avril, un point de presse, pour présenter la manière avec  laquelle ils comptent modifier cette loi fondamentale afin de l’adopter, en tenant compte de la notion de force majeure.

Les remous concernant l’idée de prolongement du mandat en République Centrafricaine, sont loin d’être terminés. Il ne se passe pas un jour, sans que cette question soit mise sur la table publique, malgré que le pays fait face à un adversaire invisible appelée, la pandémie à Coronavirus.

Suite aux multiples critiques à leur encontre au sujet de ce projet, les deux élus de la nation ont décidé de rompre avec le silence pour clarifier leur intention sur l’affaire qui déferle les chroniques ces derniers temps.

« La Constitution est un texte qui évolue en fonction de l’époque et des changements politiques, sociaux et culturels. La révision de la Constitution vise à faire en sorte que, la Constitution puisse s’adapter aux changements qui, sans cette procédure, pourrait conduire à son anéantissement. Il est question de dire clairement, que le meilleur moyen de faire durer une Constitution est de permettre que l’on puisse en reformer les articles dont l’expérience aurait fait sortir les inconvénients », a précisé sans ambages le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Symphorien Mapenzi.

Par ailleurs, les initiateurs de la pétition visant à recueillir les avis de leurs collègues devant prolonger les mandats du Président et celui des députés, ont aussi exposé des motifs de la proposition de la constitutionnelle.

« Les Constituants de 2016, guidés par le seul souci d’assurer la stabilité des institutions de la République, à l’issue de la grande crise militaro-politique qui a secoué le pays, n’ont pas prévu le cas où la vacance de la Présidence de la République serait provoquée, en dehors des cas limitativement énumérés par la Constitution, par un évènement irrésistible, imprévisible et extérieur », ont mentionné les initiateurs du projet.

Parmi leurs propositions, ils souhaitent pallier, selon leur argument, aux manquements que la loi fondamentale du 30 mars 2016 a prévu des mécanismes de sa révision. En se basant aux termes de l’article 151 de la Constitution : « L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et au Parlement, statuant à la majorité des deux tiers (2/3) des membres  qui composent la chambre ».

En s’appuyant sur la citation, « gouverner, c’est prévoir » qu’ils comptent prévenir tout cas de force majeure pouvant entraîner le glissement de la période électorale prévue par la Constitution.

« un cas de force majeure se présente aujourd’hui avec acuité à notre pays en plein processus électoral, celui de la pandémie du Coronavirus. Celle-ci impose au gouvernement et aux institutions concernées, l’édiction des mesures ne permettant pas la poursuite de ce processus déclenché et peut, si elle dure, justifier le glissement du calendrier électoral », a justifié Mathurin Dimbelet Nakoe.

Sur la question d’une éventuelle transition proposée par une frange de la politique centrafricaine, les initiateurs parlementaires réfutent cette problématique.

 » la République Centrafricaine se trouvant toujours dans un contexte politique instable, il n’est pas souhaitable d’envisager la suspension de la Constitution pour l’instauration d’une transition qui nous amènerait vers une destinée inconnue, l’objectif  étant désormais de consolider la démocratie en soutenant les institutions en place », a-t-il indiqué sans passer par le dos de la cuillère.

Pour dissiper toutes les controverses autour de la révision de la Constitution afin d’informer utilement le peuple centrafricain, selon leurs propres arguments, ils ont précisé également que l’objectif de leur proposition de loi ne vise ni à modifier la durée de mandat du Président, de l’Assemblée, ni à augmenter le nombre de mandat.

Leur but n’est pas non plus de vouloir maintenir les institutions en place indéfiniment. Mais il s’agit pour eux, d’un mécanisme pour pallier certains manquements constatés dans la Constitution, qui n’a pas prévu des cas de force majeure.

Pendant que les députés Jean Symphorien Mapenzi et Mathurin Dimdelet Nakoe, respectivement 1er et 2ème Vice-présidents de l’Assemblée nationale secouent la terre et le ciel pour justifier leur proposition, celle-ci devienne une couleuvre difficile à avaler de plusieurs observateurs politiques, constitutionnalistes et la société civile qui, par contre, proposent un consensus issu d’une rencontre regroupant toutes les forces vives de la nation.

Affaire à suivre…

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