La RCA est un bon élève en matière de lutte contre la traite des personnes

0
44

Par Basta Balouwa

Bangui, 9 août 2023 – (Ndjoni Sango) : Le lundi 7 août 2023, le président de la République professeur Faustin Archange Touadéra a présidé la cérémonie marquant la célébration de la journée mondiale de la traite des personnes au palais de la Renaissance à Bangui. Cette journée mondiale de la traite des personnes a été instaurée par les Nations-Unies afin de lutter efficacement contre les pratiques inhumaines faites non  seulement aux enfants mais aussi aux adultes. Notons que grâce à la politique du président Touadéra, le gouvernement centrafricain a fait d’énormes progrès dans la lutte contre l’esclavage moderne dans le pays. Nous vous proposons l’intégralité du discours de la circonstance du président de la République professeur Faustin Archange Touadéra.

DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE DE LA TRAITE DES PERSONNES

*-*-*-*-*-*

BANGUI, 7 AOUT 2023

 Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

 Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

 Messieurs les Présidents des Institutions de la République,

 Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

 Madame l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique,

 Monsieur le Représentant de l’Organisation Internationale pour les Migrations ;

 Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,

 Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui,

 Distingués invités,

 Mesdames et Messieurs ;

C’est un plaisir de vous accueillir à nouveau au Palais de la Renaissance dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes, organisée en différé cette année, compte tenu de l’agenda national.

La journée du 30 juillet de chaque année est dédiée à la commémoration de la lutte contre la traite des personnes, l’une des graves violations des droits humains et des libertés fondamentales perpétrées dans le monde entier, mais dont les caractéristiques et les méthodes varient d’un pays à l’autre.

Je tiens à vous remercier pour votre présence qui est un signe tangible de l’engagement de chacun de vous à contribuer à la lutte contre la traite des personnes, un phénomène deshumanisant car portant de graves atteintes aux droits à la liberté et à la dignité de l’homme.

Il me paraît important de rappeler que la traite des personnes se définit comme le recrutement, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, au moyen de la menace ou de l’usage de la force ou d’autres formes de coercition, d’enlèvement, de fraude, de tromperie, d’abus de pouvoir ou de situation de vulnérabilité ou de l’offre, ou de la réception de paiement ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre personne, à des fins d’exploitation.

Aujourd’hui, les inégalités croissantes, l’aggravation des urgences climatiques et les déplacements des populations, mettent de plus en plus de personnes à la merci des trafiquants.

La pandémie du COVID-19 a également modifié les caractéristiques de cette traite, en le plongeant davantage dans la clandestinité et en augmentant potentiellement les risques pour les victimes en rendant le crime moins susceptible d’être porté à l’attention des autorités.

La traite des personnes est donc un fléau mondial qui affecte les individus et les Etats.

En République Centrafricaine, les principales victimes de la traite des personnes sont les personnes vulnérables, surtout les femmes, les filles et les enfants.

Devant l’ampleur de ce fléau, et pour intensifier la lutte que nous avons engagée, j’ai promulgué la Loi sur la Traite des Personnes en République Centrafricaine.

Ce cadre légal a permis la réalisation de plusieurs actions par les acteurs nationaux, avec l’appui des partenaires internationaux.

Tout en saluant les résultats déjà obtenus, j’invite le Gouvernement et les acteurs à investir davantage dans la détection et la protection.

Nous devons mieux faire appliquer la loi afin que les criminels qui font bon marché de la vie des êtres humains soient traduits en justice.

Nous devons faire mieux pour aider les personnes rescapées à se reconstruire.

– Distingués invités ;

– Mesdames et Messieurs ;

Comme vous le savez, la campagne pour la Journée mondiale de cette année a pour objectif de sensibiliser aux évolutions et tendances inquiétantes identifiées dans le rapport mondial sur la traite des êtres humains publié par les Nations Unies.

Durant tout le mois de juillet 2023, les populations de Bimbo, Bégoua, Bangui, Damara et Boali ont été sensibilisées sur la question.

Cette période a permis de mobiliser les acteurs judiciaires pour une meilleure appropriation de la Loi sur la traite des personnes.

En cette Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, redoublons d’efforts pour identifier, protéger et soutenir les personnes rescapées.

Notre objectif est de n’abandonner aucune victime de la traite à son sort.

Nous devons sensibiliser tout le monde à la question de la traite des personnes et ainsi porter notre attention vers ceux qui peuvent faire la différence en termes de changement et de gestion des ressources nationales, afin de renforcer les mesures de prévention, d’amélioration des mécanismes d’identification des victimes, d’accroître le soutien aux survivants et de mettre un terme à l’impunité.

C’est dans cette dynamique que j’instruis le Ministre d’Etat à la Justice, de veiller au renforcement de la capacité des acteurs judiciaires, notamment dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes afin qu’ils soient suffisamment outillés pour poursuivre, instruire de manière appropriée et prononcer des peines requises contre les trafiquants d’êtres humains.

De même, la formation des officiers de police judiciaire doit être centrée sur les victimes de la traite des personnes afin de leur faciliter un accès à la justice et à leur bien-être.

A cet effet, j’instruis le Ministre de la Sécurité publique d’intensifier les efforts pour renforcer la prévention, identifier et soutenir les victimes pour mettre fin à l’impunité.

J’exhorte la société civile à s’impliquer davantage dans cette lutte, qui doit être une affaire de toutes les composantes de la société centrafricaine.

 

 Mesdames et Messieurs ;

 Chers participants,

C’est avec satisfaction que nous avons pris connaissance du 23ème rapport sur la traite des personnes.

Le rapport sur la traite des personnes 2023 évalue les efforts de lutte contre la traite des personnes de 188 pays dans le monde.

Selon ce rapport, la République Centrafricaine est passée de la catégorie 2 à la catégorie 2+, c’est-à-dire parmi les pays faisant des efforts importants pour respecter les normes internationales, bien que ne remplissant pas encore les minimas.

Il convient de souligner que ce résultat encourageant est le fruit des efforts consentis par tous les acteurs tant nationaux qu’internationaux et à la volonté politique affichée au plus haut niveau pour limiter la traite des personnes dans notre pays.

Vous l’aurez compris, il reste des efforts à faire pour atteindre les normes minimales et je peux compter sur l’engagement de chacun des acteurs à lutter efficacement contre ce fléau.

Déjà, quelques actions importantes sont inclues dans le plan d’action 2023-2024, notamment :

– la vulgarisation de la loi et son appropriation par tous les acteurs et les partenaires ;

– la nomination d’un Procureur spécialisé en matière de traite de personnes afin d’enquêter rigoureusement sur les crimes de traite, engager des poursuites et demander des peines adéquates pour les trafiquants déclarés coupables.

Nous devons aussi :

– travailler avec la société civile pour sensibiliser davantage le public aux crimes de traite des personnes ;

– développer et mettre en œuvre une base de données complète et centralisée pour rendre compte, avec précision, des statistiques gouvernementales sur la lutte contre la traite.

La mise en œuvre de ces activités s’aligne sur les normes minimales et permettra, à terme, de passer notre pays dans la catégorie 1.

 Distingués invités ;

 Mesdames et Messieurs,

Je ne saurais rappeler combien je porte une attention particulière aux avancées de ce processus.

Je tiens donc à remercier les partenaires qui nous accompagnent quotidiennement dans cette lutte.

Je voudrais à cet égard remercier l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique qui, depuis 2018, n’a cessé d’appuyer les activités relatives à la lutte contre la traite des personnes en République Centrafricaine.

Je tiens particulièrement à remercier le Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies en République Centrafricaine qui veille à ce que les considérations de lutte contre la traite soient intégrées dans les interventions d’urgence, afin de prévenir et d’atténuer le risque de nouveaux dommages.

L’OIM Centrafrique à toujours mis les moyens techniques nécessaires pour appuyer les efforts et les activités du Gouvernement dans la lutte contre la traite des personnes avec pour objectif principal de lutter contre ce crime par le biais de stratégies de prévention, d’aide et de soutien aux victimes ainsi que par le biais d’un soutien aux politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la traite des personnes en collaboration avec l’UMIR, les mécanismes et les services publics et la société civile.

Qu’elle trouve ici l’expression de notre reconnaissance.

Je voudrais également remercier les partenaires qui nous soutiennent techniquement et financièrement pour éradiquer ce fléau dans notre pays.

Enfin, je voudrais encourager tous les acteurs pour les efforts consentis dans la lutte contre la traite des personnes.

Ensemble, construisons un monde dans lequel il ne soit plus possible d’acheter, de vendre ni d’exploiter quiconque.

Je vous remercie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici