RCA: la protection des civils que chante la Minusca n’est qu’une trompe œil

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Une femme centrafricaine en situation de détresse sécuritaire devant les casques bleus de la Minusca

EDITORIAL

Par Erick NGABA

Bangui 18 février 2021—(Ndjoni Sango) : « Conformément à son mandat, les casques bleus assurent la protection des civils pour éviter qu’ils ne soient pris pour cible», c’est le gros mensonge du siècle que la Minusca continue de dire pour évoquer la problématique de la protection des civils qui sont pourtant des cibles d’attaques armées depuis toujours. Si protection il y a, il ne devrait pas avoir de déplacements massifs des civils à l’intérieur et à l’extérieur de la République centrafricaine.

Il y a plusieurs aspects et éléments de preuve pour démentir la Minusca dans ses limites à protéger la population civile. La tuerie de masse des civils et les déplacements massifs et réguliers des civils depuis le début de conflits dans le pays laissent à réfléchir sur le rôle et la présence des casques bleus onusiens.

A part la sécurité des hautes autorités centrafricaines assurée par la Minusca, aucun civil se sent en sécurité auprès des casques bleus onusiens dans le pays.

Le nombre total de personnes déplacées s’élève à 1,5 millions, soit près d’un tiers de la population totale du pays, d’après une mise à jour de la situation humanitaire présentée par l’ONG NRC.

Juste pour la période de mi-décembre 2020 à février 2021, près de 210 000 personnes sont nouvellement déplacées à l’intérieur du pays en raison de l’escalade du conflit, indique l’ONG Norvégienne.

En outre, 109.000 personnes ont fui la République centrafricaine et ont  cherché une protection dans les pays voisins, d’après un chiffre du bureau des affaires humanitaires (OCHA) à Bangui.

Ce drame humanitaire dû au manque de la protection des civils dans le pays inquiète tant les humanitaires qui peinent à œuvrer sur le terrain.

« Nous sommes profondément préoccupés par l’augmentation alarmante des déplacements de population en République centrafricaine. Le nombre de personnes déplacées n’a jamais été aussi élevé depuis l’apogée du conflit en 2013/2014. Et si certaines personnes peuvent espérer pouvoir rentrer un jour, nous savons par expérience que beaucoup d’entre elles ne le pourront pas et pourraient se retrouver déplacées pendant des années« , déplore  David Manan, Directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

A partir de ce tableau sombre, l’on ne peut s’empêcher de poser la question si la Minusca assure réellement la protection de la population civile lorsque que le nombre total de personnes déplacées (1,5 millions) n’a jamais été aussi élevé depuis le pic de la crise en 2013.

Si la Minusca pourra un jour dire la vérité au lieu de tromper l’opinion nationale et internationale, tant, les faits réels sont bien là.

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