La main accusatrice de Boganda pointée sur tous ceux qui depuis 55 ans d’Indépendance ont failli, en tuant à petit feu le peuple centrafricain (1ère partie)

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logo bbbLes élections sont enfin fixées au 18 octobre 2015. Ceci doit être perçu, au mieux, comme un objectif fixé par les partenaires de la République Centrafricaine à la Cheffe de l’Etat de Transition. Celle-ci a l’obligation de résultat, d’organiser effectivement  ces élections. Au pire, ces élections qui ne seront pas parfaites compte tenu de l’insécurité ambiante sur tout l’étendu du territoire, des moyens financiers qui font défaut, constituera à mon avis la troisième transition. Cette ultime transition permettra d’avoir un Président démocratiquement élu avec une assise démocratique, juridique et politique qui sera l’émanation de la volonté du peuple sur la base d’un échantillon  représentatif de la Nation (50% des 40% de l’électorat inscrit à Bangui soit environ 400 000 personnes  contre 75 pour CSP).

Curieusement à mesure que l’échéance électorale s’approche, on constate une certaine reculade de la classe politique centrafricaine. Certains remettent en cause les dispositions de l’art 106 de la Charte Constitutionnelle de Transition qui est pourtant très claires en prônant des pseudo-débats intellectuels dont les centrafricains ne sauront que faire.

D’autres prétextant d’un calendrier intenable suggèreraient une troisième transition sans C-S-P. Une variante des partisans de cette théorie se propose même de diriger cette transition. La question qui se poserait c’est sur quelle base juridique? Une coalition ex-séléka et anti-balaka préconisent quant à elle une troisième transition dans l’esprit de l’Accord de Paix de Naïrobi.

D’autres encore dénoncent le vote des quelques quatre cent mille réfugiés de l’extérieur prétextant la fraude ou pensant à tort ou à raison que ce vote pourrait profiter à l’un des candidats. Beau coup de frein, alors que depuis deux ans, des missions administratives, politiques et autres se font sur le Trésor Public, vers ces réfugiés pour les ramener au Pays soit pour les élections ou le Forum, soit pour la réconciliation et la recherche de la cohésion sociale.

Enfin  une banderole  sortie d’on ne sait où et non signée informe la population du soutien des femmes centrafricaines (sic) à la Cheffe de l’Etat pour une ixième prolongation. Qu’en est- il des élections ? Ailleurs on ne change pas une équipe qui gagne, en R.C.A, on n’a pas besoin de résultat, on maintient les loosers. Enfin on apprend la démission du Vice Président de l’ANE pour cause d’incompréhension et de maladie.

Quelle cacophonie, il a fallu une semaine aux burkinabé, peuple intègre,  pour démettre leur Président et remettre en place un nouvel ordre républicain. La classe politique centrafricaine démontre uns fois de plus aux yeux de toutes les nations son incapacité à se remettre en cause, à  se renouveler, son manque de vision, sa légèreté légendaire et son infantilisme obtus et débile. Cette classe qui, se disant majeur et capable de régler la crise en famille, refusant la proposition du médiateur de prendre Meckassoua comme Premier Ministre, est aujourd’hui au pied du mur, incapable de trouver une solution à la centrafricaine à proposer aux Partenaires. Les Partenaires semblent aussi fatigués de ce Pays qui se refuse aux normes, à la mondialisation et à la globalisation, ce Pays qui tourne en rond sur lui-même, inlassablement, comme une toupie.
La question aujourd’hui, et il faut la poser dès maintenant aux centrafricains, au Médiateur, à la France, à la CEEAC, à la MINUSCA et aux Autres Amis de la RCA est la suivante : « que faut-il faire si les élections ne sont pas tenues le 18 octobre 2015 ?» Car on ne peut pas garder une équipe qui ne gagne pas et qui de plus spolie l’intérêt général au bénéfice d’une minorité prédatrice.

C’est là, la question. Avant cette date fatidique, CSP bénéficiera d’un délai de grâce au bénéfice du doute. On ne pourrait lui faire, en toute honnêteté un procès d’intention. C’est aujourd’hui qu’il faudra mener des réflexions et initier des schémas à mettre en place dès le 19 Août en cas de non élection. En attendant faisant taire nos iniquités, nos errements, nos divergences, nos préoccupations. Que ceux qui se préparent pour les élections le fassent en toute quiétude. Montrant, pour une fois que nous sommes un peuple mature.

Je rappelle ici les propos de Mr Parfait Onyanga Yanga lors de son passage à Paris pour prendre son poste à Bangui « il ne serait pas question d’une renégociation des échéances électorales ».

Pour ma part, moi, le centrafricain intègre soucieux d’une Centrafrique normale, j’ai décidé d’apporter ma contribution, en pointant la main déjà accusateur de Boganda sur les centrafricains depuis cinquante cinq ans d’indépendance par des séries d’articles comme avec Emile ZOLA dans l’affaire DREYFUS :

                                                                   J’ACCUSE

Tous ceux qui depuis 55 ans d’Indépendance ont eu la responsabilité politique et morale de diriger notre Pays, de le conduire vers la modernisation et qui ont failli en le tuant à petit feu.

Affaire à suivre…

Le Centrafricain normal, soucieux d’une Centrafrique normale

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