RCA: des USMS désormais opérationnelles dans la région nord-ouest

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Le Président Faustin Archange Touadera en revue de troupe des USMS à Bouar

Par Marly PALA       

Bangui 14 mai 2020— (Ndjoni Sango) : Les éléments des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité sont désormais opérationnels dans la préfecture de la Nana-Mambéré afin de surveiller les couloirs de transhumance dans les régions nord et nord-ouest de la République centrafricaine.  La cérémonie de la sortie officielle a eu lieu le mardi, 12 mai au Centre d’instruction militaire de Bouar en présence du Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera et de plusieurs personnalités, présentes pour cette circonstance.

La République Centrafricaine, à l’instar de nombreux pays africains, fait face depuis des décennies à des conflits entre agriculteurs et éleveurs, liés à la transhumance qui prend parfois une tournure politico-sécuritaire souvent variée.

Il s’agira en effet, pour les USMS de combattre le conflit traditionnel entre agriculteurs et éleveurs, mais surtout d’empêcher la capture de l’économie de l’élevage par des groupes armés et la militarisation de la transhumance.

En effet, nulle n’ignore que la transhumance transfrontalière, souvent motivée par la recherche de pâturages, des points d’eau, mais également par la fuite des foyers d’épizootie ou le commerce d’animaux, est la source de conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs.

C’est la raison pour laquelle l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation a pris en compte les aspects sécuritaires transitoires liés à la constitution des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité.

La mise en place de ces USMS est le fruit du processus de paix, contenu dans l’accord politique de paix et de réconciliation du 6 février 2019, a affirmé Faustin Archange Touadera, président de la République, qui demande à cette unité, l’efficacité, la neutralité et l’impartialité dans son exercice :

« Ces USMS, dois-je le rappeler, sont composées des Forces de Défense et de Sécurité et des membres des groupes armés ayant adhéré aux dispositions de l’Accord du 6 février 2019, notamment ceux qui ont été soumis au processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement. Il ne fait pas de doute que les Unités Spéciales Mixtes seront confrontées dans l’accomplissement de leur mission à plusieurs maux tels que le vol de bétails lié au climat d’insécurité qui prévaut dans certaines régions pastorales du pays, la présence d’hommes armés parmi les éleveurs qui compromettent l’élevage et qui s’adonnent pillage de nos ressources naturelles. Cela implique, comme je l’ai affirmé en d’autres circonstances, la mise en place d’un système efficace de surveillance et de gestion des couloirs de transhumance et des zones minières pour en faire une activité sécurisée et pacifiée, essentielle au développement économique de nos régions. Dans ce contexte, les schémas directeurs et les schémas locaux devront être développés en concertation avec les communautés de ces régions », a-t-il demandé.

Il a par ailleurs poursuivi en s’adressant particulièrement aux éléments des USMS qui vont entrer en service après cette formation, leur demandant de contribuer efficacement à la protection des populations, à renforcer l’ordre public sous le commandement de l’Etat-major des Armées et à mener les missions de sécurisation des couloirs de transhumance dans le strict respect des principes républicains, c’est-à-dire dans l’impartialité et la neutralité.

Signalons que la mise en place de cette unité spéciale qui est une première en Centrafrique, appuyée par l’Union Européenne, l’Union Africaine et les garants et facilitateurs du processus de paix, intervient un an après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés.

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