Affaire logiciel Pegasus: 12 pays européens utilisent ce logiciel espion selon une enquête du parlement de l’UE

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NSO Group

Par Erick NGABA

Bangui 14 Août 2022—(Ndjoni Sango) : Selon le rapport d’une commission d’enquête du parlement européen, 12 des 27 Etats membres de l’Union européenne sont concernés par l’affaire de logiciels-espions de Pegasus. L’enquête est menée en Israël, où la commission a découvert le nombre de contrats liant NSO Group, concerter de Pegasus, à ces pays européens. 

C’est une révélation du quotidien israélien Haaretz qui a rendu public cette affaire qui a coupé le sommeil à beaucoup de pays de l’Union européenne. Le journal indique qu’une commission d’enquête du parlement européen qui s’est rendu en Israël sur l’affaire Pegasus, a été surprise de découvrir les contrats actifs avec 12 des 27 Etats européens.

« Des représentants de la commission se sont rendus en Israël ces dernières semaines pour approfondir leur enquête sur l’industrie locale de la guerre informatique et se sont entretenus avec des employés de NSO, des représentants du ministère israélien de la Défense et des experts locaux.  Les réponses de la firme israélienne aux questions de la commission européenne révèlent que la société travaille avec de nombreux organismes de sécurité dans l’UE», a indiqué le quotidien israélien à grand tirage Haaretz.

A titre informatif, Pegasus est un logiciel espion de la société israélienne qui permet d’infecter un téléphone portable d’une personnalité mise sous surveillance, puis de permettre à l’opérateur d’écouter ses conversations, de lire le contenu d’applications devant contenir des messages cryptés, et de fournir un accès total aux contacts et aux fichiers de l’appareil. Pegasus permet aussi d’écouter en temps réel ce qui se passe autour du téléphone portable, en activant la caméra et le microphone.

C’est l’année dernière que l’affaire Pegasus a éclaté en Europe où des personnalités sont mises sous écoutes téléphoniques. Ainsi, le parlement européen a décidé de mener une enquête à travers une commission qui s’est rendue en Israël. Parmi les membres de cette commission, se trouve aussi un député catalan, dont le téléphone portable a été piraté par un client de NSO, fabriquant du logiciel Pegasus. Au cours de leur enquête, les parlementaires européens déplorent l’ampleur de logiciels espions dans l’espace européen il y a tant de clients.

«Si une seule entreprise a pour clients 14 Etats membres, vous pouvez imaginer l’ampleur du secteur dans son ensemble. Il semble y avoir un énorme marché pour les logiciels espions commerciaux, et les gouvernements de l’UE sont des acheteurs très motivés. Mais ils sont très discrets à ce sujet, en le gardant à l’abri des regards du public », a déploré la législatrice européenne, Sophie In’t Veld, membre de la commission d’enquête Pegasus, citée par le quotidien israélien Haaretz.

Ils étaient au départ 14 pays membres de l’Union européenne qui étaient contractuels du logiciel Pegasus. Mais, par la suite, deux pays en l’occurrence la Pologne et la Hongrie se sont retirées, d’après le quotidien Haaretz. Les législateurs européens ont voulu connaître les 12 autres pays clients actuels de NSO en Europe, l’entreprise s’est réservé de révéler l’identités de ces pays qui sont encore des clients actifs.

En Europe, les entreprises qui conçoivent des logiciels espions sont de plus en plus expérimentées. En plus de sociétés israéliennes de la guerre informatique actives en Europe, il s’avère que l’Europe compte un certain nombre de sociétés fabricants de logiciels espions.

« Nous savons que des logiciels espions sont développés dans plusieurs pays de l’UE. L’Italie, l’Allemagne et la France ne sont pas les moindres. Même s’ils les utilisent à des fins légitimes, ils n’ont aucun appétit pour plus de transparence, de surveillance et de garanties. Les services secrets ont leur propre univers, où les lois normales ne s’appliquent pas. Dans une certaine mesure, cela a toujours été le cas, mais à l’ère numérique, ils sont devenus tout-puissants, et pratiquement invisibles et totalement insaisissables », a indiqué Sophie In’t Veld à Haaretz.

La semaine dernière, Microsoft a révélé l’existence d’un nouveau logiciel espion, Subzero, conçu par une société autrichienne appelée DSIRF. Il y a quelques semaines, les enquêteurs de sécurité de Google ont révélé un nouveau logiciel espion, Hermit, fabriqué par une société italienne appelée RSC Labs, successeur de Hacking Team.

Aujourd’hui la société israélienne NSO de logiciel Pegasus, d’autres sociétés israéliennes et de nouveaux fournisseurs européens sont en concurrence pour un marché de clients dans cette guerre informatique offensive.

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