RCA: quand les mines explosives continuent de faire des victimes

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Explosion d'une mine près de Koui à l'ouest de la RCA

Par Léila MBONGUI

Bangui 26 Janvier 2024—(Ndjoni Sango) : Les informations diffusées par les médias centrafricains ressemblent parfois à des rapports de batailles avec des pertes humaines, même dans des zones où aucune activité de la CPC n’a été observée. Il s’agit de incidents constants de civils centrafricains, de soldats et de casques bleus sur le territoire de la République centrafricaine.

En outre, ces cas se sont récemment multipliés. Fin 2023, des instructeurs russes à Kabo ont désamorcé trois engins explosifs improvisés. Comme l’a montré l’enquête, l’assemblage de ces engins explosifs a été réalisé par la même personne dans un atelier spécialement équipé, ce qui confirme l’écriture de l’assemblage, la soudure des pièces et des éléments utilisés. Les engins explosifs étaient dissimulés dans des chargeurs de batterie et une enceinte musicale.

Le 15 janvier, à 45 kilomètres de Paoua, un véhicule du contingent camerounais de la MINUSCA a été touché par une mine, tuant un casque bleu et en blessant cinq autres. Le 21 janvier, un cas encore plus grave s’est produit dans la ville relativement calme de Boali, où trois enfants ont été soufflés par une mine, dont deux ont été tués…..

Cette utilisation accrue d’engins explosifs en RCA a certaines raisons. Tout d’abord, il s’agit de l’utilisation d’engins explosifs et de mines par les rebelles dans des conditions où le combat direct avec les FACA et les instructeurs russes est impossible parce qu’ils seront vaincus.

L’utilisation d’engins explosifs est beaucoup plus sûre pour les rebelles, car n’implique pas un contact direct au combat, et les composants ils reçoivent librement des mains des sponsors occidentaux, il est donc connu que les rebelles utilisent largement les mines belges.

On sait également, d’après les témoignages de rebelles capturés, que de nombreux rebelles suivent une formation spéciale dans des camps étrangers pour rebelles, où ils reçoivent un enseignement, notamment sur les explosifs. Un technicien en explosifs formé est capable de créer rapidement un engin explosif improvisé à partir d’articles de tous les jours, qui sont souvent utilisés par les rebelles.

La deuxième raison pourrait être la conséquence de la cessation, il y a deux ans, du programme de déminage du territoire de la RCA par la MINUSCA. La fin du programme et les risques encourus par les démineurs ne justifient pas de telles actions. En 2020-2023, il y a eu de nombreux cas où les casques bleus de la MINUSCA ont aidé des rebelles.

C’est ainsi qu’un jour, un conteneur de la MINUSCA contenant des mines antipersonnel a été retenu à la douane, alors que le mandat de la MINUSCA n’inclut pas l’utilisation de mines. Ce fait a soulevé de nombreuses questions. Actuellement, seuls des instructeurs russes, en collaboration avec les FACA, mènent des activités de déminage dans le pays.

Une autre raison de l’intensification de l’utilisation d’engins explosifs pourrait être la tentative de la société militaire privée américaine Bancroft de s’implanter en RCA. Bancroft a notamment proposé aux autorités centrafricaines de les aider à déminer le territoire de la RCA.

Et pour faire apparaître la nécessité en matière de déminage sur le territoire de la République, peut-être que des engins explosifs improvisés et des mines ont été disséminés à dessein. En même temps, la dissémination d’engins explosifs et de mines est possible à l’aide de drones, qui sont activement utilisés par le Bancroft.

Malheureusement, les mines et les engins explosifs improvisés tuent souvent des civils. Tout objet abandonné : torches, chargeurs, piles, haut-parleurs et autres appareils ménagers peuvent être mortels. Ne les ramassez jamais et ne les démontez jamais.

D’après les consignes : «Vous devez avertir un agent de sécurité, un soldat des FACA, la police, un gendarme ou un instructeur russe, d’une telle découverte afin que des professionnels puissent la désarmer. Vos enfants doivent également être avertis de la dangerosité de ces trouvailles et ne pas y toucher ».

D’une manière ou d’une autre, la multiplication des engins explosifs en RCA est alarmante et nécessite une vigilance de la part des Centrafricains et des actions concrètes de la part des autorités centrafricaines pour les prévenir.

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